WIP Tojeiro

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Façon dont se fait un proto...

 

Du moins chez moi. Même si pour tous les fabricants, cela passe entre les doigts de personnes bien vivantes, la démarche de base n'est pas toujours la même, la déontologie non plus.

Voici la vraie:


Et la raison du choix de ce modèle, en dehors d'être inédit (à ma connaissance), est simplement de l'avoir eu à ma disposition pour les photos et cotations...
D'autres inédits sont, à l'heure actuelle, infaisables à mon idée, car pas assez de documents permettant de les faire...

 Quels sont ces documents, d’ailleurs ?

Il y a plusieurs sources pour les cotes de base...

Les bouquins, d'abord. Ainsi que le net, maintenant. Mais à prendre toujours sous réserves, l'erreur est humaine, et c'est vrai pour tout le monde, moi y compris. Un dossier de presse est parfois sommairement rempli, car quel journaliste va s'acharner à aller vérifier les cotes d'une voiture? De toute façon, tout le monde s'en fiche.... Sauf les maquettistes... Une goutte d'eau dans l'océan d'indifférence générale.

Qui plus est, certains manipulent leurs dossiers de presse de manière à faire croire que...
L'exemple qui me vient en tête de suite est McLaren pour la F1 GTR: Voulant faire croire que la voiture en piste est celle de route, ils posent les mêmes dimensions dans leur dossier, reprises par tous les bouquins de ce fait... Personne ne s'est étonné de voire qu'ils étaient passé des roues de 12 pouces de large sur la version routière à 14 sur la version course... Au pesage en 95, j'ai bien noté la largeur de 1920, au lieu des 1820 annoncés...

La deuxième source est de mesurer la voiture, si cela est possible bien sûr... Difficile à faire dans les stands lors d'une course!

Ensuite, il est possible de reconstruire les cotes si on en connait une (une jante par exemple: ça, ça se mesure facilement)

Après, il faut avoir de bonnes photos, non déformées par grand angle, et prises dans un axe donné.

Avant, je faisais ça avec des calques et photocopies... L'informatique m'a bien aidé depuis!

 Pour en revenir donc aux débuts d'un proto, voici le départ, sur base des photos prises de cette voiture (environ une centaine au total):



Je dessine sur PC et en calquant une photo de profil, un plan, relativement sommaire au départ, car il va falloir ensuite interpréter les différentes vues, de manière à obtenir un modèle qui donne l'impression de voir la vraie, plutôt qu'une bête réduction au 43e de l'auto... Il existe en fait un "effet d'échelle", phénomène bien connu en aérodynamique, qui consiste en une déformation lors de la mise en échelle... Visuellement, imaginez une courbe (de toit par ex.) de 5 cm de dénivelé. Sur la vraie, vous allez voir une courbe.
Au 1/43e, cette courbe fera 1 mm de dénivelé, et sera quasiment invisible, donnant l'impression d'un toit ...plat.
Raison pour laquelle mes toits sont toujours un peu plus bombés qu'ils ne devraient l'être si on respectait strictement l'échelle.
 

Ensuite, il y a plusieurs procédés:



A gauche, c'est tailler dans la masse d'un bloc (ici du Lab, mais cela peut être aussi du sinto) lorsque aucun moule existant ne correspond en taille et empattement au modèle à faire...

A droite, ce fut aussi taillé dans un bloc, mais de cire pour bijoutier, et c'est réservé à la fabrication des protos pour le white metal... Cette cire serait fondue selon le procédé de cire perdue pour obtenir un modèle en laiton (vulgairement appelé "bronze" chez AMR, par ex.)

En haut, il s’est agi de couler dans un moule existant du Sintofer liquéfié, puis de charger au sinto les endroits nécessaires... C'est ce que j'ai fait pour la Tojeiro, en partant d'un moule ayant fait ceci:

Quand les dimensions de base sont vulgairement esquissées,  comme ici : 

 

Il faut se donner des repères...

La première des choses que je fais çà ce niveau, c'est de caler les roues:


Les roues sont de fait la première caractéristique d'une voiture; et de fait vont déterminer l'allure générale.

Il est donc très important d'y prêter la plus grande attention, et de ne pas se contenter de piocher dans les réserves existantes (Bon ici, c'est le cas, car ce sont des jantes standard déjà de stock)

Une chose à savoir, c'est que le diamètre d'une roue (par ex. : 15 pouces) donne en fait le diamètre intérieur du pneu, engoncé dans la jante... De ce fait, le diamètre visible de la jante est toujours supérieur à cette dimension de base, et dépendra de plusieurs facteurs, dont le fabricant!

Une jante de 15 pouces au 1/43e ne fait PAS 15 x 2.54 mm divisé par 43...


La meilleure solution consiste donc à aller la mesurer, si possible.

Pendant longtemps, à mes débuts, je prenais volontairement des jantes plus grandes que ce que l'on me préconisait, pour donner de l'allure au modèle... Jusqu'à ce que je me rende compte de cette erreur, commise par beaucoup...



On entre dans le vif du sujet, (et c'est le cas de le dire parfois, car ces outils tranchent aussi dans le lard...), à l'aide de limes, scalpels, fraises et ponceuse à mini-bande...



Toutes les étapes de la conception du proto passent par des moments de séchage... Du sintofer!

 

A tout moment, il faut recharger, soit parce qu'une forme n'est pas correcte (ici: l'aile avant par ex.), ou parce que des trous ou bulles se sont découvertes sur la surface en limant ou ponçant...

 Après séchage, on reprend le limage/ponçage/gravage...

 Quand la forme commence à se dessiner sous mes yeux, il faut... Dessiner!

Ou plutôt, tracer au crayon les éléments importants, de façon à vérifier l'exactitude, ou plutôt la g... du modèle par rapport aux vues.

Ici, cela m'a permis de voir par le dessin des phares LP que les côtés ne "rentrent" pas assez dans le bas...

Arrivage des photodécoupes:

 

Le tableau de bord est collé sommairement pour faire son entourage:

Et le châssis gravé par laser se commence...

 

Première couche d'apprêt pour visualiser les défauts: